• EST-CE VRAIMENT LA LOI?

    Un des vôtres, parti faire des courses avec tous ses papiers sur lui,  a la malchance de succomber brusquement à un arrêt cardiaque dans un lieu public, à 10 km de chez vous.

    Que croyez-vous qu'il arrive?

    Les témoins appellent pompiers, Samu, gendarmerie.

    Le médecin du Samu ne peut que constater la mort. Il dresse donc un certificat  de décès, conçu sur le modèle suivant  - et il s'empresse de cocher la case "oui" de la rubrique "obstacle médico -légal":

     

    EST-CE VRAIMENT LA LOI?

     

     

    Or la liste des cas qui justifient de "cocher la case" ("suspicion d'atteinte, suicide, mort subite, etc.") n'a aucune valeur légale; elle ne figure dans aucun texte de loi, elle est simplement tirée d'une "recommandation de la Commission européenne" et d'une liste dressée par l'ordre des médecins.

    Cette carence est reconnue dans les Annales françaises de médecine d'urgence (février 2015): [...] l'indication de l'obstacle médico-légal reste dans le champ du subjectif, d'où une grande hétérogénéité de son appréciation. [...] Le choix d'émettre un obstacle médico-légal devrait être dicté par un référentiel inexistant à ce jour. [...] Notre appareil judiciaire [...]  tolère d'importantes disparités de traitement selon les parquets. Cela résulte essentiellement de l'absence d'un référentiel légal. [...]".

    Et autant  qu'on le sache, les "recommandations", qu'elles émanent de l'Europe ou des médecins, n'ont pas qualité de lois.

    Il n'empêche: le médecin du Samu ayant coché la case, tout sentiment d'humanité est bafoué, et le corps de votre proche est d'office emporté à l'institut médico-légal.

    Et pourquoi le médecin du Samu a-t-il d'office "coché la case"? Parce que, selon un ponte du service de médecine légale du CHU local, "il est prudent (!!!) de faire état d'un obstacle médico-légal [....] en cas de mort subite (mort naturelle, brutale survenant contre toute attente chez un sujet en bon état de santé apparent)."

    "Prudent" pour qui? Évidemment pour le médecin, qui se met ainsi à couvert de tout reproche susceptible de lui causer des ennuis avec la justice.

    Et peu importe à ces pontes qu'il soit inhumain d'imposer une telle situation à ceux qui aiment le défunt.

    Et peu leur importe qu'il soit extrêmement simple (domicile à 10 km, dans un village où le maire connaît tous ses administrés) de se renseigner d'abord sur la situation familiale du mort - lequel au surplus est largement septuagénaire, comme en attestent les papiers qu'il a sur lui.

    Mais non!

    On alerte illico le procureur, lequel décide illico d'une autopsie, et lorsqu’on téléphone pour demander l'annulation de cet ignoble et inutile charcutage,  puis au moins le droit de voir l'être cher, ignorant tout sentiment d'humanité, il n'oppose que des refus sans même daigner les justifier. "C'est la loi", tel est son refrain, ou "C'est la procédure".

    Ce n'est pas la loi.

    Le procureur peut demander qu'on recherche les causes de la mort, dit la loi; elle ne dit pas qu'il doive le faire.

    Quant à la "procédure" - sa majesté, sa sainteté la procédure -, elle ressemble surtout à une routine confortable pour l'administration et totalement indifférente à la douleur des gens.

    Et c'est ainsi qu'une institution aussi salutaire que le Samu devient une horrible calamité!

     

     

     

     

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :